Lepillage des tombes en Égypte ancienne fut reconnu comme un problĂšme sĂ©rieux dĂšs le dĂ©but de la pĂ©riode dynastique (c. 3150 - c. 2613 av. JC) lors de la construction du complexe funĂ©raire de DjĂ©ser (c. 2670 av. JC). La chambre funĂ©raire fut placĂ©e Ă  dessein, et les chambres et les couloirs de la tombe furent remplis de dĂ©bris pour 1En 1906, Ernesto Schiaparelli, directeur du musĂ©e de Turin, dĂ©couvrait la sĂ©pulture de deux personnalitĂ©s influentes, KhĂą et sa femme MĂ©rit, dans la nĂ©cropole de Deir el-Medina, en Égypte. Plus de 3 400 ans aprĂšs l’inhumation de ces derniers, 440 objets contenant notamment des offrandes destinĂ©es Ă  nourrir leurs Ăąmes Ă©ternelles ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es dans la sĂ©pulture. ï»żStatued'Amenhotep III retrouvĂ©e dans la cachette de la cour du temple d'amon Ă  Louxor, MusĂ©e de Louxor, Égypte. Amenhotep n'a que 12 ans lorsqu'il accĂšde au trĂŽne d'Egypte, succĂ©dant Ă  son dĂ©funt pĂšre Thoutmosis IV, mais son rĂšgne s'Ă©tendra sur 38 ans, lui laissant le temps de fĂȘter trois fĂȘtes Sed, symbole de rĂ©gĂ©nĂ©rescence En2022, l’Egypte antique n’a jamais Ă©tĂ© autant d’actualitĂ©. On cĂ©lĂšbre cette annĂ©e le bicentenaire du dĂ©chiffrement des hiĂ©roglyphes par Jean-François Champollion et le centiĂšme anniversaire de la dĂ©couverte de la sĂ©pulture inviolĂ©e de Toutankhamon par l’archĂ©ologue britannique Howard Carter. Aidepour l'utilisation du ModĂšle SĂ©pulture dans l'Égypte antique. Ce modĂšle Ă  pour but d'afficher la sĂ©pulture d'un pharaon (ou d'une pharaonne, d'une Divine adoratrice d'Amon, d'un Grand prĂȘtre, d'un Vizir, etc.). ParamĂštres. ParamĂštre Description Valeur par dĂ©faut; titre: Titre du tableau: none (donne le nom de la page') type: Type de tombe (pyramide, mastaba) none: emplacement Dịch VỄ Hỗ Trợ Vay Tiền Nhanh 1s. Le site archĂ©ologique de Sedeinga se situe au Soudan, Ă  une centaine de kilomĂštres au nord de la troisiĂšme cataracte du Nil, sur la rive Ouest du fleuve. Surtout connu pour abriter les ruines du temple Ă©gyptien de la reine Tiyi, Ă©pouse royale d’Amenhotep III, ce site accueille Ă©galement une grande nĂ©cropole, rassemblant des sĂ©pultures datant des royaumes de Napata et de MĂ©roĂ© VIIe siĂšcle avant / IVe aprĂšs une civilisation mĂȘlant traditions locales et influences Ă©gyptiennes. Des tombes, stĂšles et linteaux viennent d’ĂȘtre mis au jour par une Ă©quipe internationale pilotĂ©e par des chercheurs du CNRS et de Sorbonne UniversitĂ© dans le cadre de la Section française de la direction des antiquitĂ©s du Soudan, cofinancĂ©e par le CNRS et le ministĂšre de l’Europe et des affaires Ă©trangĂšres2. Ils reprĂ©sentent l’une des plus grandes collections d’inscriptions mĂ©roĂŻtiques, la langue la plus ancienne d’Afrique noire, connue Ă  ce jour. Photo aĂ©rienne de la fouille en dĂ©cembre 2017 La nĂ©cropole de Sedeinga s’étend sur plus de 25 hectares et abrite les vestiges d’au moins quatre-vingt pyramides de briques et de plus d’une centaine de tombes, datant des royaumes de Napata et de MĂ©roĂ© VIIe siĂšcle avant / IVe siĂšcle aprĂšs Les programmes de recherche effectuĂ©s depuis 20093 ont portĂ© sur la chronologie de la construction de cette nĂ©cropole, une question difficile car il ne reste que trĂšs peu d’informations historiques sur cette civilisation. Les chercheurs ont notamment montrĂ© que la plupart des pyramides et des tombes sont un rĂ©amĂ©nagement, par les MĂ©roĂŻtes, de structures datant de l’époque du royaume de Napata. Un amĂ©nagement qui intervient donc cinq siĂšcles aprĂšs la premiĂšre Ă©dification et que les MĂ©roĂŻtes ont complĂ©tĂ© par de nouvelles chapelles, bĂąties en briques et en blocs de grĂšs sur le flanc oriental des pyramides et destinĂ©es au culte du dĂ©funt. Cette pratique est une particularitĂ© des NapatĂ©ens et des MĂ©roĂŻtes, qui ont une vĂ©ritable vĂ©nĂ©ration pour les monuments du passĂ©, Ă  la diffĂ©rence de leurs voisins Ă©gyptiens. Pyramides de MĂ©roĂ© Des Ă©lĂ©ments de grĂšs dĂ©corĂ©s, comme des stĂšles, mais aussi des linteaux et des montants de porte, ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s en surface, fournissant de magnifiques exemples de l’art funĂ©raire mĂ©roĂŻtique. Citons une stĂšle retrouvĂ©e sur la tranche, qui a conservĂ© tous ses pigments, notamment bleus, une raretĂ© pour ce type d’objets soumis habituellement aux alĂ©as du temps. Autre piĂšce d’exception dĂ©couvert un linteau de chapelle reprĂ©sentant MaĂąt, la dĂ©esse Ă©gyptienne de l’ordre, de l’équitĂ© et de la paix. Il s’agit de la premiĂšre reprĂ©sentation de cette dĂ©esse avec des traits africains. Le montant de chapelle funĂ©raire avec la figure de la dĂ©esse MaĂąt. Il date Ă©galement du IIe siĂšcle apr. Royaume de MĂ©roĂ©. © Vincent Francigny / Mission archĂ©ologique de Sedeinga Lors de la derniĂšre campagne de fouille, fin 2017, les chercheurs ont dĂ©couvert une stĂšle au nom de la Dame Maliwarase. Ses liens de parentĂ© avec les notables de Nubie le nord du royaume de MĂ©roĂ© y sont dĂ©taillĂ©s elle est ainsi la sƓur de deux grands-prĂȘtres d’Amon et l’un de ses fils a exercĂ© la fonction de gouverneur de Faras, une grande citĂ© en bordure de la deuxiĂšme cataracte du Nil. StĂšle au nom de la Dame Maliwarase. /© Claude Rilly / Mission archĂ©ologique de Sedeinga Les archĂ©ologues ont aussi mis au jour un linteau sur lequel figurent quatre lignes de textes qui prĂ©sentent le propriĂ©taire de la sĂ©pulture, une autre haute dame, Adatalabe. Elle est issue d’une illustre lignĂ©e qui comprend un prince royal, membre de la famille rĂ©gnante de MĂ©roĂ©. Ces deux stĂšles Ă©crites pour des femmes de haut rang ne sont pas isolĂ©es Ă  Sedeinga. Dans la sociĂ©tĂ© mĂ©roĂŻtique, ce sont en effet les femmes qui incarnaient le prestige de la famille et qui en transmettaient l’hĂ©ritage. La stĂšle d’Ataqeloula, trouvĂ©e en novembre 2017 sur la nĂ©cropole de Sedeinga. Elle date du IIe siĂšcle de notre Ăšre et commĂ©more une femme de la haute sociĂ©tĂ© de Sedeinga, ainsi que les membres prestigieux de sa famille. Toutes ces dĂ©couvertes permettent de progresser dans la connaissance de la civilisation mĂ©roĂŻtique, issue du mĂ©tissage culturel entre l’Égypte et l’Afrique noire qui caractĂ©rise encore le Soudan d’aujourd’hui. Ces objets funĂ©raires reprĂ©sentent ainsi la plus grande collection de textes rĂ©digĂ©s en mĂ©roĂŻtique, la langue la plus ancienne d’Afrique noire, Ă©crite avec des caractĂšres empruntĂ©s Ă  l’égyptien ancien. Le directeur de la mission, Claude Rilly, est chercheur CNRS au laboratoire de Langues et Cultures d’Afrique Noire CNRS/Inalco. Il codirige cette mission avec Vincent Francigny, directeur du SFDAS MEAE. Ces recherches ont Ă©tĂ© financĂ©es par la commission des fouilles du MinistĂšre français de l’Europe et des Affaires EtrangĂšres MEAE et par le laboratoire de Textes-ArchĂ©ologie-Histoire d’Orient et MĂ©diterranĂ©e CNRS/UniversitĂ© Sorbonne/UniversitĂ© PanthĂ©on-Sorbonne/EPHE/ France. La recherche menĂ©e entre le 14 novembre et le 19 dĂ©cembre 2017, derniĂšre en date, a reçu le prix de la Fondation Jean et Marie-ThĂ©rĂšse Leclant. Source – créé le Ă  21h04 – La rĂ©daction Google Maps Le tombeau d’un scribe royal datant de 1 200 ans avant l’ùre chrĂ©tienne a Ă©tĂ© dĂ©couvert Ă  Louxor, en Egypte, par des chercheurs japonais. De magnifiques fresques en ornent les parois intĂ©rieures. Une tombĂ© inviolĂ©e depuis plus de trois millĂ©naires L’Egypte antique n’en finit pas de livrer ses trĂ©sors. Dans le site Louxor, sur la rive droite du Nil, en Haute-Egypte, des chercheurs japonais de l’universitĂ© de Waseda ont mis au jour la tombe d’un scribe royal vieux de 3 200 ans. La sĂ©pulture, situĂ©e dans la nĂ©cropole de ThĂšbes, n’a jamais revu la lumiĂšre depuis le dĂ©cĂšs du notable qui remonte Ă  1200 avant JĂ©sus-Christ. La dĂ©couverte de ce tombeau s’est faite par hasard, raconte Paris Match. Alors qu’il effectuait des relevĂ©s sur le parvis d’une autre tombe, celui d’un haut fonctionnaire sous le roi Amenhotep II, le chef de l’équipe de chercheurs, Jiro Kondo, a repĂ©rĂ© une ouverture menant Ă  une piĂšce secrĂšte. Et lĂ , surprise, un conduit mĂšne au tombeau du scribe royal Konsu qui vivait pendant la pĂ©riode ramesside. Lire aussi Une soixantaine de photos retrouvĂ©es sur la tombe de Sitarane De magnifiques fresques sur les murs du tombeau Les chercheurs ont examinĂ© les dĂ©corations du tombeau du scribe royal. Il s’agit de magnifiques fresques murales tapissant les parois intĂ©rieures du caveau de 4,6 mĂštres par 5,5 mĂštres. Une gravure montre le navire du dieu Ra-Atum au pied duquel se prosternent quatre babouins. Des hiĂ©roglyphes qualifient Konsu de "vrai scribe de renom". D’autres images tapissent les murs du tombeau du scribe royal, notamment celles des dieux Osiris et Isis. Les chercheurs ne diffusent les images qu’au compte-gouttes, mais ils ont promis de redescendre dans le caveau pour en prendre d’autres. Suivre l’actualitĂ© de l’Egypte. Sciences et technos L'Ă©quipe d'archĂ©ologues Ă  l'origine de la dĂ©couverte estime que les restes vont aider Ă  comprendre les techniques de construction des bateaux de l'Ă©poque. Un bateau vieux de 4500 ans a Ă©tĂ© dĂ©couvert prĂšs des pyramides en Égypte. © Copyright c 1998 Hewlett-Packard Company Dans la nĂ©cropole des pyramides d'Abousir prĂšs du Caire, des restes relativement bien conservĂ©s d'un bateau de 18 mĂštres vieux de quelque 4 500 ans ont Ă©tĂ© mis au jour, a annoncĂ© l'Ă©quipe d'archĂ©ologues tchĂšques Ă  l'origine de cette dĂ©couverte remarquable », ce lundi. Cette embarcation, enterrĂ©e sur un lit de pierres Ă  proximitĂ© d'un mastaba, sĂ©pulture abritant traditionnellement des notables importants dans l'Égypte antique, devait appartenir au propriĂ©taire de la tombe, une personnalitĂ© au rang extraordinairement Ă©levĂ© », a indiquĂ© dans un communiquĂ© du ministĂšre Ă©gyptien des AntiquitĂ©s le TchĂšque Miroslav Barta, qui dirige la mission. Une dĂ©couverte remarquable » Abousir, Ă  une vingtaine de kilomĂštres au sud du Caire, est un site archĂ©ologique qui recĂšle notamment les pyramides de plusieurs pharaons mais d'une taille bien plus modeste que celles de Guizeh, dans la banlieue de la capitale Ă©gyptienne. La sĂ©pulture n'Ă©tant pas situĂ©e immĂ©diatement Ă  cĂŽtĂ© d'une pyramide royale, le propriĂ©taire du mastaba n'Ă©tait probablement pas un membre de la famille royale », a poursuivi le texte, Ă©voquant toutefois une dĂ©couverte remarquable... qui va contribuer Ă  comprendre » les techniques de construction des bateaux dans l'Égypte antique et leur place dans les rites funĂ©raires ». Car lĂ  oĂč il y a un bateau, il pourrait bien y en avoir beaucoup d'autres », s'est enthousiasmĂ© Miroslav Barta, de l'Institut tchĂšque d'Ă©gyptologie, qui a prĂ©dit de nouvelles excavations dans la zone. MĂȘme si le bateau est situĂ© Ă  prĂšs de 12 mĂštres du mastaba ..., son orientation, sa taille et les poteries trouvĂ©es Ă  l'intĂ©rieur montrent qu'il y a un lien Ă©vident entre cette tombe et l'embarcation, les deux datant de la toute fin de la IIIe ou du dĂ©but de la IVe dynastie, soit 2 550 ans avant JĂ©sus-Christ », a prĂ©cisĂ© le communiquĂ© du ministĂšre. Les planches de bois Ă©taient attachĂ©es les unes aux autres par des chevilles en bois qui sont toujours visibles dans leur position initiale », a expliquĂ© le ministĂšre des AntiquitĂ©s. De maniĂšre extraordinaire, le sable du dĂ©sert qui le recouvrait a prĂ©servĂ© les matiĂšres vĂ©gĂ©tales dont Ă©taient recouverts les joints » et certaines des cordes qui maintenaient la structure du bateau sont toujours en place », a-t-il prĂ©cisĂ©. Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimitĂ© Vous lisez actuellement Égypte les restes d'un bateau de 4 500 ans dĂ©couverts Soyez le premier Ă  rĂ©agir Vous ne pouvez plus rĂ©agir aux articles suite Ă  la soumission de contributions ne rĂ©pondant pas Ă  la charte de modĂ©ration du Point. Titre honorifique dans l'Égypte antique Parmi les titres honorifiques utilisĂ©s dans l'Égypte antique, on trouve souvent celui de sȝb ou sˁង[1], c'est-Ă -dire dignitaire, mais d'un rang inconnu. Toutefois, il est souvent observĂ© que mĂȘme de hauts fonctionnaires, Ă  titre posthume, portent seulement ce titre, signifiant alors la supĂ©rioritĂ©, mais gĂ©nĂ©ralement il est en prĂ©fixe d'autres, tels que gouverneur de province[2],[3] Parmi les titres connus par des inscriptions relevĂ©es dans leur sĂ©pulture[4], on trouve les fonctions occupĂ©es de leur vivant SupĂ©rieur des gardiens de sceaux Juge et chef des prĂ©posĂ©s au courrier Scribe du bureau des archives Chef des coiffeurs du palais dans l'entourage du pharaon Vizir tjaty sab tjaty, sorte de premier ministre, premier magistrat, il rend la justice de MaĂąt au nom de pharaon ; Porte-sandale, scribe particulier du roi chargĂ© de noter et de diffuser les dĂ©crets du pharaon ; Porte-enseigne tja seryt ; Porteur de l'Ă©ventail Ă  la droite du roi hebesou behet ; TrĂ©sorier, haut fonctionnaire responsable des rĂ©serves royales de mĂ©taux or, argent, cuivre, Ă©lectrum... et de la fiscalitĂ© concernant seulement les matiĂšres minĂ©rales, contrĂŽlant une partie de l'administration du pays ; SupĂ©rieur des greniers, haut fonctionnaire chargĂ© de gĂ©rer l'agriculture et de contrĂŽler la fiscalitĂ© agricole blĂ©, orge, papyrus, lin ; Directeur de la double maison blanche, fonctionnaire chargĂ© de prĂ©server et de gĂ©rer les rĂ©serves d'encens ; Directeur de la maison d'oliban, fonctionnaire chargĂ© de prĂ©server et de gĂ©rer les rĂ©serves d'oliban ; Directeur de la maison de myrrhe, fonctionnaire chargĂ© de prĂ©server et de gĂ©rer les rĂ©serves de myrrhe ; Scribe des comptes, scribe responsable de vĂ©rifier et de rentrer les revenus financiers du royaume ; Scribe de la table, scribe responsable de prĂ©parer les offrandes ; Scribe des archives royales, scribe ayant pour rĂŽle de trier, de classer, de noter, de conserver les Ă©vĂ©nements notables du pays, de la cour, de la famille du roi et bien entendu du pharaon lui-mĂȘme ; SupĂ©rieur des ritualistes, scribe ayant pour fonction de seconder Pharaon durant les rites et de noter les Ă©vĂ©nements au cours de ce rituel ; Chef des secrets, fonctionnaire chargĂ© de veiller et de conserver tout ce qui est liĂ© aux divinitĂ©s. Il est Ă©galement chargĂ© de noter tous les Ă©vĂ©nements extraordinaires que les anciens Égyptiens interprĂ©taient comme divin ; SupĂ©rieur de la maison de vie, fonctionnaire responsable des vieux manuscrits, le supĂ©rieur est Ă©galement chargĂ© de former les scribes. Le pharaon pouvait venir consulter des anciens papyrus car la maison de vie faisait office de bibliothĂšque sacrĂ©e ; Grand intendant, ce fonctionnaire n'Ă©tait pas vraiment un conseiller, il dirigeait et veillait Ă  ce que les ordres soit bien exĂ©cutĂ©s par les domestiques qui Ă©taient sous ses ordres ; grand directeur de Haute-Égypte ; supĂ©rieur des gardiens de sceaux, titre qui disparaĂźt aprĂšs Amenhotep III ; scribe du courrier royal ; juge et chef des prĂ©posĂ©s au courrier ; scribe du bureau des archives ; trĂ©sorier du dieu ; chef de l'administration du harem ; scribe de la porte du harem ; gardien des portes ; chef des coiffeurs du palais ; chef des barbiers ; enfant du Kep. dans l'armĂ©e chef des armĂ©es ; amiral de l'Empire chargĂ© de surveiller les navires de l'État ; directeur du dĂ©pĂŽt d'armes ; commandant en chef des recrues ; chef de troupe ; chef des MedjaĂż. dans les temples grand prĂȘtre de Ptah ; grand prĂȘtre d'Amon ; premier prophĂšte d'Amon ; second prophĂšte d'Amon ; troisiĂšme prophĂšte d'Amon ; quatriĂšme prophĂšte d'Amon ; divine adoratrice d'Amon ; chef des pesĂ©es de l'or d'Amon ; compteur des grains du grenier d'Amon ; premier prophĂšte d'Hathor ; chef des prĂȘtres-lecteurs ; prĂȘtre-sem. sur les chantiers directeur des travaux du roi ; chef des ouvriers du dieu ; serviteur dans la Place de VĂ©ritĂ©. dans les nomes rĂ©gisseur de la ville du Sud » ThĂšbes ; maire de Memphis ; directeur d'entrepĂŽt ; directeur des champs ; directeur des scribes des champs ; Divers membre de l'Ă©lite iry-pat etc. Notes et rĂ©fĂ©rences ↑ Écrit sˁង, c'est plutĂŽt rĂ©servĂ© aux dĂ©funts, d'ailleurs momie » se dit Ă©galement sˁង ↑ Newberry, El Bersheh I,7,2 ; ib. 14,10 avec comme dĂ©terminatif ↑ ↑ La majoritĂ© de ces sĂ©pultures sont dans la vallĂ©e des Nobles sur la rive ouest du Nil face Ă  Louxor. Portail de l’Égypte antique DerniĂšre mise Ă  jour du contenu le 29/12/2020. Cet article est issu du Hors-sĂ©rie de Sciences et Avenir n°197 datĂ© avril-mai 2019. Le parcours effectuĂ© par la dĂ©pouille du pharaon ressemble peu au cheminement post mortem qu’imaginaient les anciens Égyptiens, dĂ©crit notamment dans le Livre des morts. À l’issue de ce voyage fait d’épreuves, de dangers, de monstres, de chausse-trapes et d’énigmes insolubles, le dĂ©funt - suprĂȘme rĂ©compense - peut renaĂźtre chaque matin grĂące au Soleil rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©. Et Pharaon maintenir l’ordre cosmique, car il est le garant de la permanence des choses. Au fond, les Égyptiens n’ont qu’une peur que le ciel leur tombe sur la tĂȘte. Et ils rĂȘvent qu’aprĂšs la mort, rien ne change dans ce monde parfait. "Ils avaient plusieurs mots pour parler du temps et de l’éternitĂ©, explique FrĂ©dĂ©ric Servajean, Ă©gyptologue, professeur Ă  l’UniversitĂ© Montpellier III. Notamment djet et neheh. Souvent accolĂ©s dans les textes, ils ont Ă©tĂ© traduits par 'pour toujours et Ă  jamais'. Faute de mieux. Car, en fait, ils dĂ©signent des Ă©ternitĂ©s diffĂ©rentes et complĂ©mentaires. Djet est utilisĂ© pour ce qui est immuable, la structure du monde, le ciel, la montagne, etc. Neheh, au contraire, dĂ©signe un temps cyclique, ce qui se modifie, comme le Nil avec ses crues, les Ă©toiles qui se dĂ©placent dans le ciel, la vĂ©gĂ©tation qui Ă©volue selon les saisons. Le divin, qui est djet par essence, se manifeste auprĂšs des humains Ă  travers ce qui est neheh." Or, le souhait des Égyptiens est de devenir immuables. Dans cette quĂȘte de stabilitĂ©, Pharaon joue un rĂŽle clĂ©, incarnant la survie d’un royaume autour duquel rĂšgne le chaos le dĂ©sert et ses animaux sauvages, l’étranger
. Sa mort est conçue comme un passage et son tombeau comme le lieu du cheminement magique. Les pyramides sont abandonnĂ©es par les rois au profit d'hypogĂ©es Paradoxe dĂšs l’Ancien Empire, les tombes furent presque systĂ©matiquement violĂ©es. Les gĂ©nĂ©rations suivantes n’eurent de cesse de trouver un moyen d’éviter les dĂ©prĂ©dations, et les pilleurs de dĂ©nicher l’entrĂ©e des sĂ©pultures
 La vallĂ©e des Rois, prĂšs de l’actuelle Louxor, oĂč sont construites Ă  partir du Nouvel Empire les derniĂšres demeures des souverains, constitue une tentative pour les en empĂȘcher. AprĂšs les troubles de la fin du Moyen Empire, deux pharaons, Kamosis dernier roi de la DeuxiĂšme PĂ©riode intermĂ©diaire et Ahmosis premier du Nouvel Empire, entreprennent de rĂ©unifier l’Égypte. Leur rĂ©ussite marque le dĂ©but d’une pĂ©riode de stabilitĂ© prospĂšre. ThĂšbes, d’oĂč sont issus les souverains, acquiert une importance religieuse majeure. Et Amon, dieu tutĂ©laire de la citĂ©, devient de fait celui du pays tout entier, trĂšs tĂŽt associĂ© Ă  RĂȘ, sous la forme d’Amon-RĂȘ. Des personnes regardent, le 20 octobre 2004, le sarcophage en bois peint dorĂ© et dĂ©corĂ© de la momie du pharaon Ahmosis. CrĂ©dits THOMAS COEX / AFP C’est Ă©galement Ă  partir de cette Ă©poque que de nouvelles pratiques funĂ©raires se mettent en place. Les pyramides sont abandonnĂ©es par les rois au profit de tombes creusĂ©es hypogĂ©es dans la montagne qui se dresse de l’autre cĂŽtĂ© du fleuve. "Ce changement d’architecture implique-t-il une nouvelle fonction, ou est-il simplement dĂ» Ă  la gĂ©ographie d’une rĂ©gion importante Ă  cette pĂ©riode ? s’interroge l’épigraphiste Philippe Martinez, ingĂ©nieur de recherche CNRS au Laboratoire d’archĂ©ologie molĂ©culaire et structurale Sorbonne UniversitĂ©. Au temps des pyramides, les centres politiques et religieux Ă©taient situĂ©s dans le nord du pays, dans un paysage particuliĂšrement plat. Pour avoir une montagne sacrĂ©e, il fallait l’édifier
" Rien n'a jamais dĂ©couragĂ© les pillards A ThĂšbes, la montagne qui domine la rive gauche, et dont la forme Ă©voque celle d’une pyramide, s’impose. D’autant qu’elle est dĂ©jĂ  chargĂ©e de puissance sacrĂ©e. À ses pieds, Deir el-Bahari, un cirque cernĂ© de falaises, sert depuis longtemps de nĂ©cropole. Le site est liĂ© Ă  Hathor, dĂ©esse de la sexualitĂ© qui accueille le mort, lui redonne naissance et l’allaite. Les pharaons de la 18e dynastie trouvent donc dans ce paysage mythique et mystique une Ă©minence naturelle qui reliera leur sĂ©pulture au divin, et des oueds arides et inhospitaliers pour - espĂšrent-ils - prĂ©venir les pillages. Ils constitueront mĂȘme un dispositif policier pour protĂ©ger cette gorge une garde royale formĂ©e de medjay, guerriers d’origine nubienne. Cependant, l’endroit ne connaĂźtra pas que le calme et le silence espĂ©rĂ©s. Ce que l’on appelle la vallĂ©e des Rois se trouve, certes, Ă  l’abri des crues du Nil. Mais cet oued a Ă©tĂ© creusĂ© par des torrents pluviaux qui, lorsqu’ils se rĂ©veillent, s’avĂšrent dĂ©vastateurs. Bien des tombes, Ă  commencer par celles de RamsĂšs II et de ses fils, ont Ă©tĂ© comblĂ©es par la boue. Plus grave encore, aucun dispositif n’a jamais totalement dĂ©couragĂ© les pillards. C’est Amenhotep Ier 1525-1504 qui aurait inaugurĂ© la vallĂ©e des Rois. Si son tombeau n’a pas encore Ă©tĂ© identifiĂ© avec certitude, lui et sa mĂšre, AhmĂšs-Nefertari, apparaissent sur les parois de sĂ©pultures de notables ramessides, dont celles d’artisans royaux de Deir el-MĂ©dineh. Ils y sont montrĂ©s, en procession, comme les patrons de la nĂ©cropole. La premiĂšre tombe royale dont on connaisse sans doute aucun le destinataire est celle de la reine-pharaon Hatchepsout 1479-1457. Avant de s’y faire enterrer, elle y installa la dĂ©pouille de son pĂšre, Thoutmosis Ier 1492-1479, la sĂ©pulture creusĂ©e pour ce dernier restant vide. Les archĂ©ologues pensent l’avoir mise au jour, sans preuve formelle. "La vallĂ©e des Rois a Ă©tĂ© occupĂ©e selon une organisation chronologique, les tombes Ă©tant disposĂ©es comme en Ă©ventail, observe Philippe Martinez. Ainsi viennent d’abord celles d’Hatchepsout et de ses successeurs, Thoutmosis III, Amenhotep II, Thoutmosis IV, etc. Quand cette premiĂšre boucle est bouclĂ©e, Amenhotep III s’installe dans un autre lieu, la vallĂ©e de l’Ouest." Amenhotep IV, futur AkhĂ©naton 1353-1337, se fait lui aussi creuser une tombe dans cette mĂȘme vallĂ©e occidentale avant de dĂ©placer la cour Ă  Amarna. Quant au pharaon AĂż, il y fut Ă©galement inhumĂ©, dans un tombeau qui semble-t-il avait Ă©tĂ© prĂ©vu pour son jeune prĂ©dĂ©cesseur, Toutankhamon. Mais Horemheb, gĂ©nĂ©ral devenu pharaon, reviendra dans la vallĂ©e des Rois pour se faire amĂ©nager le plus beau des hypogĂ©es de l’oued. AkhĂ©naton, la rĂ©volution culturelle
 Ă  des fins personnelles. DĂ©laissant le culte d’Amon-RĂȘ, le pharon Amenothep IV fait construire Ă  Karnak, sur la rive opposĂ©e Ă  la vallĂ©e des Rois, un temple au dieu RĂȘ-Horakhty se manifestant dans la lumiĂšre Ă©mise par le disque solaire. Il impose ce dieu au dĂ©triment d’Amon mais aussi bientĂŽt de toutes les autres divinitĂ©s. Puis il se rebaptise AkhĂ©naton "le profitable au Disque [solaire]" et fonde, en Moyenne Égypte, la ville d’AkhĂ©taton la moderne Amarna. C’est lĂ  qu’il sera enterrĂ©, aprĂšs dix-sept ans de rĂšgne. Entre-temps, le pays aura connu une rĂ©forme religieuse, politique et sociĂ©tale dont il est difficile de mesurer l’ampleur. Mais a-t-il pour autant inventĂ© un monothĂ©isme, comme l’affirment d’aucuns ? "En rĂ©alitĂ©, les grandes cosmogonies Ă©gyptiennes parlent depuis longtemps d’un dieu dĂ©miurge unique se manifestant sous diffĂ©rentes formes, explique l’égyptologue Philippe Martinez. DĂšs lors, on ne peut exclure que les divinitĂ©s du panthĂ©on Ă©gyptien aient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© perçues comme les avatars du dieu originel." Dans ce cas, en quoi cette parenthĂšse dite amarnienne aurait-elle changĂ© la donne ? "Peu de textes subsistent de cette Ă©poque, reprend l’égyptologue. On ne sait mĂȘme pas si la croyance en Aton devient obligatoire. Lorsqu’Amenhotep IV-AkhĂ©naton arrive au pouvoir, l’élite se livre dĂ©jĂ  Ă  des spĂ©culations religieuses. DĂšs le rĂšgne de Thoutmosis III, une piĂ©tĂ© personnelle s’était dĂ©veloppĂ©e. Des hymnes reproduits sur les parois de certaines chapelles funĂ©raires de la vallĂ©e des Nobles montrent que ce n’était plus le roi qui priait pour le dĂ©funt, mais ce dernier qui s’adressait directement aux dieux solaires, RĂȘ-Horakhty et Amon-RĂȘ." Perçu sans doute comme un retour aux sources, ce nouveau paradigme religieux serait alors apparu comme une façon, pour AkhĂ©naton, de reprendre la main. Non seulement en soulignant avec force le rĂŽle central d’un dieu dĂ©miurge, mais en affirmant son pouvoir, celui d’un pharaon divinisĂ© de son vivant. "Plus qu’à l’émergence d’une idĂ©e rĂ©volutionnaire, on assiste en rĂ©alitĂ© Ă  une forme de rĂ©action, prĂ©cise le chercheur. Un retour Ă  l’époque glorieuse des 5e et 6e dynasties, quand le roi Ă©tait le seul interlocuteur du divin." Le modĂšle proposĂ© n’est plus celui d’une Ă©ternitĂ© lointaine, souterraine, mais d’une immortalitĂ© qui s’affirme dans le monde prĂ©sent. Ainsi, Ă  Amarna, point de textes mystiques aux parois des sĂ©pultures, mais des scĂšnes montrant le dĂ©funt en contact avec la famille royale, dont dĂ©pend l’éternitĂ©. Quant Ă  l’architecture des hypogĂ©es, qui comportait jusqu’alors des angles, l’enfilade linĂ©aire des couloirs et des salles devient la norme, comme pour faciliter la sortie du Soleil une fois rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©. Les pharaons suivants s’empresseront de rĂ©habiliter Amon-RĂȘ, mais les tombes royales conserveront cette disposition linĂ©aire. Et les pharaons entretiendront le mythe bien terrestre de leur osmose avec la divinitĂ©. À partir de la 19e dynastie, les souverains choisissent Ă  nouveau la vallĂ©e principale pour faire bĂątir leurs tombes, dans les espaces laissĂ©s libres entre les sĂ©pultures des pharaons de la dynastie prĂ©cĂ©dente. Les archĂ©ologues en ont mis au jour soixante-trois, dont vingt-quatre identifiĂ©es comme royales. La vallĂ©e des Rois contient en effet toute une sĂ©rie de tombes privĂ©es appartenant Ă  des membres de la famille royale et quelques proches triĂ©s sur le volet. L’aprĂšs-AkhĂ©naton marque non seulement un retour dans la vallĂ©e des Rois, mais Ă©galement un changement dans la maniĂšre de construire les hypogĂ©es. Auparavant, ils consistaient en une succession de corridors et d’escaliers dont l’axe changeait Ă  une ou deux reprises. "Comme si l’ensemble contournait la demeure d’Osiris, le dieu souverain de l’au-delĂ , avance Philippe Martinez. L’hypogĂ©e, dans sa descente vers le monde souterrain, cherchait Ă  atteindre la 'salle cachĂ©e' dĂ©crite dans le texte de l’Am-douat. Tout au bout se trouvait la chambre funĂ©raire oĂč Ă©tait dĂ©posĂ© le sarcophage. Soutenue par des piliers qui tiennent le ciel, cette salle Ă©tait vue comme un petit cosmos." AkhĂ©naton inaugure Ă  Amarna une structure linĂ©aire que conservera, dans la vallĂ©e des Rois, l’époque ramesside. Si certaines tombes dessinent encore des angles, ce n’est que pour Ă©viter un gros bloc de silex, comme on peut le voir dans celle de RamsĂšs IV. Autre nouveautĂ© du Nouvel Empire le temple funĂ©raire se transforme. Cet espace conçu pour rendre un culte d’offrandes au mort cĂŽtoyait jusqu’alors la tombe royale. La vallĂ©e des Rois et son encaissement sĂ©curitaire ne se prĂȘtent guĂšre Ă  ces dĂ©ploiements architecturaux. Les souverains se font donc Ă©riger un bĂątiment cultuel Ă  l’écart, sur la ligne sĂ©parant l’ariditĂ© funĂšbre de la montagne dĂ©sertique de la fĂ©conditĂ© vivante des terres cultivĂ©es. Si les caveaux plongent vers l’au-delĂ , ces complexes religieux immenses sont, eux, des lieux oĂč l’on cĂ©lĂšbre l’énergie divine qui anime la royautĂ©. Cadre de fĂȘtes, ils prennent le nom de "chĂąteaux de millions d’annĂ©es". Une chrysalide magique enveloppant le roi en cours de mĂ©tamorphose Celui de RamsĂšs II, le Ramesseum, couvre dix hectares sur la rive ouest du Nil. Il est l’un des mieux conservĂ©s parmi la quinzaine que l’on a mis au jour. MalgrĂ© la fragilitĂ© de ce matĂ©riau, il garde de nombreuses traces des parties construites en brique oĂč se dĂ©ploie l’activitĂ© quotidienne des prĂȘtres, qu’ils soient hauts dignitaires ayant la responsabilitĂ© de lire les textes sacrĂ©s ou simples gardiens de chĂšvres. Au centre subsistent aussi des vestiges de l’espace cultuel, bĂąti en pierre pour ceux qui vivront au-delĂ  du temps terrestre les dieux, le roi divinisĂ© et les morts transfigurĂ©s. Une photo aĂ©rienne prise depuis une montgolfiĂšre le 10 septembre 2017 montre le temple Ramesseum. CrĂ©dits KHALED DESOUKI / AFP Car le chĂąteau de millions d’annĂ©es est surtout le théùtre d’une Ă©popĂ©e mystique la transformation du roi en ĂȘtre divinisĂ©. Toute l’architecture est au service de cette mĂ©tamorphose, comme en tĂ©moigne encore le Ramesseum. D’abord, une esplanade ouverte sur la vallĂ©e. LĂ , Pharaon reçoit les hommes les plus mĂ©ritants pour les rĂ©compenser de leur fidĂ©litĂ© et leur permettre d’ĂȘtre les tĂ©moins privilĂ©giĂ©s de sa magnificence. Ensuite vient la cour solaire oĂč le roi, accompagnĂ© des seuls hauts membres du clergĂ©, n’est dĂ©jĂ  plus tout Ă  fait un simple humain c’est lĂ  que sont Ă©rigĂ©s les "colosses osiriaques", selon les termes employĂ©s par le savant français du 19e siĂšcle Jean-François Champollion pour dĂ©crire ces statues gĂ©antes qui montrent un personnage comme momifiĂ©. Les chercheurs pensent que ce bandelettage ne reprĂ©sente pas un mort, mais une chrysalide magique qui enveloppe le roi en cours de mĂ©tamorphose. AprĂšs la cour solaire s’ouvre la salle hypostyle, lieu oĂč celui-ci va devenir une des manifestations d’Amon. Comme tout temple, le chĂąteau de millions d’annĂ©es est construit sur une Ă©minence. Plus on progresse, plus on monte, passant une sĂ©rie de seuils. Les plafonds, eux, s’abaissent. La derniĂšre piĂšce au Ramesseum, elle a disparu, oĂč se trouve l’image du dieu-pharaon, s’organise autour d’une petite chapelle monolithe, le naos. Ces temples gigantesques abritaient en rĂ©alitĂ© une statue d’une cinquantaine de centimĂštres Ă  peine ! Pour autant, ces "chĂąteaux" n’étaient pas destinĂ©s Ă  durer des millions d’annĂ©es. Objets terrestres, ils Ă©taient soumis Ă  l’éternitĂ© cyclique, et donc sujets Ă  transformations. À ce titre, celui d’Amenhotep III est frappant. Il a Ă©tĂ© construit en zone inondable et en grande partie en brique, matĂ©riau sensible Ă  l’humiditĂ©. Ce n’était pas une erreur chaque annĂ©e, la crue y pĂ©nĂ©trait, symbolisant l’idĂ©e d’une relation avec le chaos initial, de la dĂ©crĂ©pitude naturelle des choses et d’une renaissance. En outre, les parties en pierre ont Ă©tĂ©, par endroits, dĂ©montĂ©es un siĂšcle aprĂšs leur Ă©dification et les matĂ©riaux, rĂ©utilisĂ©s. MystĂ©rieuses disparitions dans la vallĂ©e des Reines. Une centaine de tombes vides. Pas l’ombre d’une momie. VoilĂ  l’étrange singularitĂ© de la vallĂ©e des Reines, ce dĂ©filĂ© de la montagne thĂ©baine destinĂ© Ă  accueillir, Ă  l’époque ramesside, les dĂ©pouilles des Ă©pouses royales, princesses et princes. Seuls deux fragments de genou y ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s, dans la sĂ©pulture de NĂ©fertari, Ă©pouse de RamsĂšs II. Pour expliquer cette anomalie, deux hypothĂšses s’opposent. "Toutes ces tombes ont Ă©tĂ© pillĂ©es, puis presque toutes rĂ©occupĂ©es dĂšs la TroisiĂšme PĂ©riode intermĂ©diaire et Ă  l’époque romaine, avance Guy Lecuyot, chercheur associĂ© au laboratoire d’archĂ©ologie de l’École normale supĂ©rieure. Les restes de NĂ©fertari montrent que sa momie a Ă©tĂ© malmenĂ©e. Les autres ont dĂ» connaĂźtre le mĂȘme sort." Christian Leblanc, responsable de la Mission archĂ©ologique française de ThĂšbes-Ouest, garde, lui, espoir. "Des commissions d’enquĂȘte ont Ă©tĂ© mises en place aprĂšs les profanations Ă  la 21e dynastie, raconte-t-il. Les prĂȘtres d’Amon ont sorti et restaurĂ© les momies abĂźmĂ©es des nĂ©cropoles thĂ©baines, les ont soigneusement rĂ©emmaillotĂ©es, remises dans des linceuls, marquĂ©es et replacĂ©es dans de nouveaux cercueils." Les prĂȘtres ont ensuite dissimulĂ© les royales dĂ©pouilles dans des diffĂ©rentes cachettes. "Celle de Deir el-Bahari, retrouvĂ©e en 1871, abritait une quarantaine de rois et quelques reines, poursuit l’archĂ©ologue. La deuxiĂšme, une annexe de la tombe d’Amenhotep II, dans la vallĂ©e des Rois, renfermait prĂšs d’une douzaine de momies. Mais les informations des prĂȘtres d’Amon indiquent qu’aucune ne provient de la vallĂ©e des Reines !" La momie de NĂ©fertari, dont la tombe fut l’une des rares Ă  n’avoir jamais Ă©tĂ© rĂ©utilisĂ©e, aurait Ă©tĂ© placĂ©e dans une troisiĂšme cachette
 qui reste Ă  dĂ©couvrir. L’abandon d’un temple est inĂ©luctable. Quelques dĂ©cennies aprĂšs la mort du pharaon, on considĂšre progressivement qu’il ne remplit plus sa fonction originelle. Les prĂȘtres s’en dĂ©tournent et les domaines qu’il possĂšde sont rĂ©cupĂ©rĂ©s au profit du projet d’un successeur. Quand il n’y a plus de ressources pour entretenir le culte, le bĂątiment est dĂ©laissĂ©. Un peu plus loin, un autre chĂąteau de millions d’annĂ©es resplendit Ă  son tour
 Rares sont les temples qui ont Ă©tĂ© achevĂ©s. Parfois parce qu’une fin de rĂšgne prĂ©maturĂ©e oblige Ă  rĂ©orienter les ressources vers un nouveau chantier. Le plus souvent, pour une raison symbolique "Parce qu’une chose achevĂ©e sort de l’éternitĂ© cyclique, de la possibilitĂ© de vivre un lendemain", explique Philippe Martinez. Impensable ! Une centaine d’annĂ©es aprĂšs la mort de RamsĂšs II, le Ramesseum s’est ainsi endormi peu Ă  peu. Deux siĂšcles plus tard, dans les cuisines comme Ă  l’intĂ©rieur du temple, on installera des chapelles de culte et des tombeaux. Cette fois, ce sont des membres de la famille royale, mais aussi des subalternes, qui s’y feront enterrer. "On pensait qu’à cet endroit, la relation directe avec la divinitĂ© Ă©tait encore possible", rĂ©sume Philippe Martinez. Et que les morts qui y reposaient pourraient se trouver en contact avec elle. Pour l’éternitĂ©. Par Henri Morel

sepulture pour notable de l egypte antique